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Paolo Sorrentino - Silvio et les autres

Actualité 5 nov. 2018, 10:00 Pierre Lunn

Paolo Sorrentino s'attaque à Silvio (et les autres) - Film baroque, somptueux, provocant, qui fonctionne comme l'œuvre-somme d'un cinéaste surdoué.

Ne cherchez surtout pas le biopic circonstancié et factuel de la vie du Cavaliere. Silvio et les autres est d’abord le nouveau long-métrage de Paolo Sorrentino, l’un des plus grands réalisateurs italiens en activité. Cinéaste lyrique et baroque, artiste virtuose, ses films sont des capsules rutilantes qui multiplient les séquences à la maestria ostentatoire. Sa dernière œuvre est l’anti-Caïman (le film de Nanni Moretti sur le sujet) : non pas un portrait à charge du politicien le plus détesté d’Italie, mais une reconstruction mentale de Silvio Berlusconi qui se déploierait à travers des fêtes orgiaques, des promenades mélancoliques dans les rues de Rome ou des tractations politiques dans des villas somptueuses. Berlusconi (incarné par le génial Toni Servillo) est montré comme un homme seul, difficile à atteindre, qui passe ses journées reclus dans sa villa de Sardaigne, et autour duquel gravite tout un cercle de courtisans... On entre dans son monde en suivant l’ascension d’un arriviste-proxénète qui veut pénétrer les arcanes du pouvoir (Riccardo Scamarcio surpuissant). Silvio et les autres est donc un portrait fantasmé, qui est aussi celui d’un pays au bord de la rupture.


L’arrivée du succès

Le film s’ouvre sur un agneau en gros plan, un adorable bêlement, l’image même de l’innocence inoffensive... foudroyé par la clim’ assassine d’une villa de luxe. Le message est envoyé et reçu en à peine trois plans : l’innocence s’arrête à l’entrée de ce film, elle n’y a pas sa place. Tous les personnages l’ont laissée derrière eux il y a bien longtemps, dans le souvenir idéalisé d’un « je t’aime » de jeunesse qui a depuis perdu son sens et auquel Silvio Berlusconi, à l’inverse des autres personnages de Paolo Sorrentino (l’écrivain de La Grande Belleza, le vieux musicien de Youth), ne se reconnectera pas pour sa rédemption mais seulement pour sa perte. Silvio est les autres est une somme, une sorte de grand précis du style sorrentinien où se télescopent la laideur morale de L’Ami de la famille, le dandysme éclatant de La Grande Bellezza, la cruauté politique d’Il Divo et les couleur symboliques de The Young Pope (rouge et blanc, ange et diable). Mais le film reprend surtout le thème central de son oeuvre entière : l’enfermement dans les tours qu’on construit autour de soi, et d’où l’on contemple, stupéfait, tout ce qu’on a laissé à l’extérieur. Le monde réel comme ses illusions...

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