L'icône du cinéma indépendant américain depuis les années 80 s'essaie au film de zombies. Portrait d'un éternel rebelle de la pellicule.
Zombies vous avez dit zombies ? Six ans après avoir imaginé des vampires décadents dans Only Lovers Left Alive, Jim Jarmusch réinvestit le Festival de Cannes avec des créatures sanguinaires. The Dead don’t Die, présenté en ouverture et en lice pour la Palme d’or, est une comédie autour de morts-vivants qui attaquent les habitants d’une paisible bourgade américaine répondant au doux nom de Centerville. Tout débute avec une pleine lune tenace et des dérèglements inexpliqués qui annoncent la catastrophe. La population et les forces de l’ordre sont sur les dents. Le film est porté par le trio formé par Bill Murray, Adam Driver et Chloé Sevigny, trois grands habitués du cinéaste américain. On trouve également d’autres fidèles comme le rappeur RZA, Iggy Pop ou Tom Waits, trois musiciens qui n’hésitent pas à laisser tomber le micro pour leur « pote » Jarmusch. En revanche, c’est une grande première pour la pop star Selena Gomez qui finit de donner une note résolument hype et chic à ce film.
Découvrez la bande-annonce du film :
L’autre grande passion de Jarmusch, on l’aura compris, est la musique. Il a d’ailleurs réalisé deux documentaires, l'un consacré à Neil Young (Year of the Horse) et l'autre à Iggy Pop (Gimmer Danger), sans compter une flopée de clips vidéo. Et quand le réalisateur n’est pas derrière la caméra, il lui arrive de composer et jouer sa propre musique. Preuve que chez cet éternel jeune homme de 66 ans, rock et cinéma n’ont toujours fait qu’un. Jim Jarmusch est apparu sur les radars cinéphiles en 1984 avec Stranger than Paradise qui obtient la Caméra d’or du Festival de Cannes, trophée qui récompense le meilleur premier film toute sélection confondue. Tourné dans un noir et blanc granuleux, ce film sur l’errance et le désoeuvrement de déclassés, démontre d’emblée un style à la fois avant-gardiste et nostalgique. Si le cinéaste enchaîne les films tout en restant à la marge (Down by Law, Mystery Train…), il parvient à toucher un plus large public avec le western Dead Man en 1995, porté par Johnny Depp et la musique envoûtante de Neil Young. Jarmusch aime tous les genres et s’amuse à jouer avec sans rien perdre de son style dandy, où l’élégance n’empêche pas une certaine noirceur. Ce sera le cas avec le film de samouraï (Ghost Dog), la comédie familiale (Broken Flowers) ou encore le thriller intimiste (The Limits of Control)… Le voir s’essayer aujourd’hui au film de zombies n’est donc pas vraiment une surprise. Let’s rock !
Retrouvez The Dead don' Die dans les salles dès le 14 mai à partir de 20h. Réservez vos places ici.